Cameroon Stop Repression

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Depuis le 22 Septembre 2020,

Des centaines d'hommes et de femmes sont incarcérés, réprimés et torturés au Cameroun pour leur choix politique

CAMEROUN : LA TORTURE A HUIS CLOS

Au Cameroun, les autorités détiennent illégalement, humilient et torturent des innocents pour leurs opinions

QUI SONT LE COMMANDITAIRES ?

Paul Biya

Chef de l’Etat

Paul Biya  s’est maintenu Ă  la tĂȘte de l’Etat camerounais au prix de fraudes massives, notamment lors de l’élection prĂ©sidentielle du 7octobre 2018. Depuis l’humiliation en mondovision de son parti, le Rassemblement DĂ©mocratique du Peuple Camerounais devant le Conseil Constitutionnel lors du contentieux Ă©lectoral de 2018, le rĂ©gime Biya est hantĂ© par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et son leader, le Professeur Maurice KAMTO.

Depuis lors, Monsieur BIYA n’a eu de cesse de tenter de museler ce parti en arrĂȘtant, torturant et dĂ©tenant de maniĂšre illĂ©gale et arbitraire ses militants et sympathisants. Le rĂ©gime a ainsi instaurĂ© la dĂ©tention arbitraire, la torture et autres traitements inhumains, humiliants et dĂ©gradants, un outil central de son arsenal de conservation du pouvoir de Monsieur Biya qui en est donc la clef de voĂ»te. Ce dernier s’appuie, Ă  cet Ă©gard, sur un rĂ©seau de personnages assumant des responsabilitĂ©s diverses. Nous les prĂ©senterons les uns aprĂšs les autres, Ă  la fois du point de vue de leurs fonctions officielles ou officieuses ou des faits qui leur sont attribuĂ©s.’

Joël Albert BIAS

Juge d’instruction du tribunal militaire

Au Cameroun, les tribunaux militaires sont devenus un rouage important de la machine de rĂ©pression mise en place par le rĂ©gime Biya contre l’opposition politique en gĂ©nĂ©rale, et les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) en particulier (MRC) en particulier.
Pourtant, les tribunaux militaires ne devraient en aucun cas ĂȘtre compĂ©tents pour juger des civils, ainsi qu’il est rappelĂ© dans les directives et principes sur le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et d’autres instruments juridiques internationaux.
Les directives et principes sur le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et d’autres instruments juridiques internationaux.
A la suite de la marche pacifique du 22 septembre 2020, pas moins de 500 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, en majoritĂ© des militants et sympathisants du MRC, dont  126 sont aujourd’hui encore en dĂ©tention. 
Jamais Ă  court de manƓuvres incongrues pour intimider et museler le MRC, le rĂ©gime de YaoundĂ© a mis en place une division inexplicable de l’action publique qui s’exerce, tantĂŽt devant les juridictions de droit commun comme au tribunal de premiĂšre instancetantĂŽt devant les juridictions d’exception comme c’est le cas au tribunal militaire pour les mĂȘmes faits qualifiĂ©s d’infraction.
Au moins 48 autres militants du MRC arrĂȘtĂ©s le 22 septembre, ont Ă©tĂ© inculpĂ©s pour « tentative de rĂ©volution », « rĂ©bellion », « attroupement aggravĂ© » et « dĂ©faut de carte d’identitĂ© » par le tribunal militaire de YaoundĂ©, et placĂ©s en dĂ©tention provisoire Ă  la prison centrale de la ville. C’est le cas notamment de Olivier BIBOU NISSACK, porte-parole de Maurice KAMTO, et de Alain FOGUE TEDOM, trĂ©sorier national du MRC.

Depuis leur placement en dĂ©tention provisoire, les      militants du MRC incarcĂ©rĂ©s depuis le 22 septembre 2020 voient les audiences de      demande de mise en libertĂ© systĂ©matiquement renvoyĂ©es pour des motifs aussi fallacieux que «l’absence d’éclairage de la salle d’audience Â», « dĂ©faut d’extraction Â» de leurs lieux de dĂ©tention.

Le juge d’instruction s’emploie Ă  faire traĂźner les procĂ©dures pour rassurer le rĂ©gime quant au maintien en dĂ©tention des militants et cadres du MRC emprisonnĂ©s. Le juge d’instruction s’emploie Ă  faire traĂźner les procĂ©dures pour rassurer le rĂ©gime quant au maintien en dĂ©tention des militants et cadres du MRC emprisonnĂ©s.

Le Collectif d’avocats Me Sylvain Souop constituĂ© dans la dĂ©fense des militants du MRC, qui n’a eu de cesse de dĂ©noncer des de violations des droits de leurs clients, notamment des violences physiques perpĂ©trĂ©es par les forces de l’ordre, s’offusque de la lenteur dans la procĂ©dure et  pointe du doigt  le magistrat JoĂ«l Albert BIAS

En effet, le 24 fĂ©vrier 2021, le Collectif d’avocats Me Sylvain Souop a adressĂ© Ă  Madame la PrĂ©sidente du tribunal militaire de YaoundĂ© une requĂȘte aux fins de dessaisissement-remplacement du juge d’instruction JoĂ«l Albert BIAS pour dĂ©ni de justice, violation des dĂ©lais raisonnables et vice de partialitĂ©.

Dans le communiquĂ© de la mĂȘme date, les avocats dĂ©noncent Â« la somnolence de l’information judiciaire Â» et l’inertie caractĂ©risĂ©e par l’absences d’actes d’investigation depuis le placement des inculpĂ©s en dĂ©tention.

Le juge d’instruction JoĂ«l Albert BIAS, viole allĂšgrement un principe fondamental du droit, le dĂ©lai raisonnable ; principe dont le respect est d’autant plus indispensable que les personnes inculpĂ©es sont privĂ©es de libertĂ© et que la procĂ©dure doit ĂȘtre caractĂ©risĂ©e par l’urgence et une obligation de diligences.

Les militants détenus et leurs conseils justifient la demande de récusation de ce juge par

« des doutes lĂ©gitimes sur son aptitude Ă  conduire avec impartialitĂ© les investigations nĂ©cessaires Ă  la mission de juge d’instruction militaire qu’il a acceptĂ©, Ă  savoir,  rassembler les Ă©lĂ©ments Ă  charge mais aussi Ă  dĂ©charge des infractions qu’il a lui-mĂȘme qualifiĂ©es de « tentative de rĂ©volution, de rĂ©bellion, d’attroupement aggravĂ©, dĂ©faut de carte d’identitĂ© Â».

En 10 mois de dĂ©tention provisoire qu’il a ordonnĂ©e, Ă  la suite d’inculpations Ă  la carte et plus fallacieuses les unes que les autres, le juge d’instruction JoĂ«l Albert BIAS n’a effectuĂ© aucune diligence, n’a rendu aucun acte, n’a entendu aucune des personnes qu’il a placĂ©es en dĂ©tention. Les personnes dĂ©tenus sont fondĂ©es Ă  conclure que

« la somnolence constatĂ©e du juge d’instruction dĂ©signĂ©, Mr Bias JoĂ«l Albert, Ă©tant de nature plutĂŽt Ă  crĂ©er le sentiment que les requĂ©rants, dĂ©tenus en l’état, n’iront jamais en jugement Ă  temps, et ne bĂ©nĂ©ficieront jamais d’une justice rendue dans les dĂ©lais raisonnables par des juridictions Ă©tablies par la loi, parce que subissant dĂ©jĂ  les condamnations secrĂštes qui ont Ă©tĂ© prononcĂ©es par des juges invisibles et inaccessibles d’eux Â».

Et le Collectif Me Sylvain SOUOP de conclure que 

 Â« les dĂ©tenus ont le sentiment que l’ouverture d’une instruction par le juge d’instruction militaire BIAS JoĂ«l Albert sur une durĂ©e de 6 mois n’a Ă©tĂ© qu’un nouveau moyen de leur infliger de nouvelles peines arbitraires Â». Ce juge Â« agit comme s’il avait consommĂ© un somnifĂšre ; il n’a jusqu’alors posĂ© aucun acte substantiel d’instruction, n’a Ă©mis, mĂȘme pas l’avis de premier interrogatoire depuis la signature des ordonnances et des mandats de dĂ©tention provisoire Â».

Les autoritĂ©s judiciaires du Cameroun, pays de l’insĂ©curitĂ© judiciaire, ont dĂ©cidĂ©, envers et contre toute logique de maintenir JoĂ«l Albert BIAS comme juge d’instruction dans ce dossier.

C’est dans ces conditions que par requĂȘte du 8 juillet 2021, Les militants et sympathisants du MRC arbitrairement dĂ©tenus Ă  la prison de Nkondengui ont individuellement saisi Madame la PrĂ©sidente de la Cour d’Appel du Centre d’une nouvelle demande de rĂ©cusation du juge d’instruction JoĂ«l Albert BIAS. 

Ce juge refuse de statuer tant sur la demande de mise en libertĂ© que sur les conclusions d’incompĂ©tence du tribunal militaire introduite depuis le 23 mars 2021.

Pour les militants incarcĂ©rĂ©s, ce refus de dire le droit ne peut ĂȘtre que la consĂ©quence de la manifestation d’un sentiment d’hostilitĂ© nourri Ă  leur encontre en tant que militant du MRC, parti d’opposition que le rĂ©gime en place a entrepris de rĂ©primer systĂ©matiquement.

En se faisant l’instrument de la rĂ©pression, de la nĂ©gation et la violation des droits fondamentaux par le rĂ©gime de YaoundĂ©, JoĂ«l Albert BIAS n’est pas le juge indĂ©pendant et partial qui instruit Ă  charge et Ă  dĂ©charge dans le respect des droits de la dĂ©fense. Il est devenu un acteur majeur de la « torture judiciaire Â», pour utiliser ce concept cher Ă  Me Meli, institutionnalisĂ©e au Cameroun. JoĂ«l Albert BIAS est la petite main de la machine judiciaire Ă  broyer l’opposition politique du MRC. 

Le comble de l’injustice, c’est que ce systĂšme a pris l’habitude de se rĂ©fugier derriĂšre ce qu’il appelle la force de la loi.

Comme l’a dit Montesquieu, Â« il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle qu’on exerce Ă  l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice Â».